Dans le deuxième épisode de son podcast, Laura se retient encore de commencer sa narration, car elle veut d’abord nous donner quelques informations de base sur la notion de dharma. Celle-ci est en effet la clé de voute de tout le Mahâbhârata qui peut être lu comme un traité « illustré par l’exemple » de ce que sont à la fois le dharma (le juste ordre des choses) et l’a-dharma (l’absence de justesse et de justice) dans les affaires humaines. « Moteur »!
J’ai peu de choses à dire sur cet épisode. Ceci étant, le rapprochement que Laura fait entre la notion indienne de dharma et la notion grecque de thémis mérite quand même qu’on s’y arrête quelques instants. Nous verrons bientôt en effet que comme dans la Grèce antique, le Mahâbhârata n’hésite pas à personnifier le dharma, cette notion devenant dans certains passages du récit un dieu à part entière. Petite différence, celui-ci est alors masculin et non pas comme en Grèce, une figure féminine. Mais à part cela, les attributs traditionnels de Thémis que sont la balance et le glaive conviennent tout à fait à Dharma. La balance est le symbole à la fois de l’équilibre et de l’objectivité des lois de l’univers et le glaive rend compte de la force intrinsèque du juste. Si je sais que j’ai raison, je dispose naturellement d’une capacité à défendre ma position plus grande que si je sais que j’ai tort ! Il illustre aussi cette idée chère au Mahâbhârata que pour faire triompher le dharma, on peut être amené, en dernier recours, à prendre les armes!
Sur le tableau ci-dessous (du 18ème siècle), outre la balance et le glaive, Thémis porte sur sa tête une colombe. Cela nous rappelle opportunément que la source d’inspiration première de toute justice se trouve dans l’Esprit Saint, c’est-à-dire en Dieu lui-même…
Je profite de la brièveté de cet article pour commencer une « galerie de portraits« . Mon idée est de lister ici les noms des principaux protagonistes de l’histoire, au fur et à mesure qu’ils seront introduits par Laura dans son récit.
Pour aujourd’hui, il faut retenir de cet épisode les trois patronymes suivants :
1) Yuddhishthira : c’est l’ainé des cinq fils de Pându (les Pândavas). Il est l’incarnation de la perfection morale (il porte le surnom de dharma-raja, soit littéralement, roi du dharma). Quand Swâmi Prajnânpad était jeune (du temps où il s’appelait encore Yogeshwar), il avait développé une forte admiration pour ce personnage du Mahâbhârata qu’il considérait comme l’incarnation de son idéal. Au point qu’il a écrit sur lui un petit essai qui lui a valu un premier prix de littérature au sein de son collège!
2) Arjuna : c’est le jeune frère de Yuddhisthira. Guerrier hors pair, il sera le « général en chef » du camp des Pândavas lors de la Grande Bataille.
3) Krishna : c’est un prince d’une autre maison royale que celle des Pândavas. Il va devenir leur allié et ami et le moment venu, jouera pour Arjuna le rôle d’instructeur spirituel. C’est en son honneur que cette partie du récit portera le titre de » Bhagavad Gîtâ », c’est-à-dire de « Chant du Bienheureux (Krishna) « .
Allez, c’est promis, dans le prochain article, on plonge pour de bon dans le premier épisode de notre feuilleton !
Article précédent <——————————-> Article suivant
Index des articles disponibles